Poussière (2020)

A la tombée de la nuit, rêve et cauchemar se disputent le sommeil d’une jeune femme… Les deux antagonistes se matérialisent à partir de la poussière sous le lit de la dormeuse - ou s'agit-il plutôt des deux côtés d'un seul et même être imaginaire, dans lequel deux « passions » opposées se battent pour la suprématie ? Quoi qu'il en soit, la jeune femme passe une nuit éprouvante, tiraillée entre de doux rêves et des délires effrayants. Jusqu'à ce qu'à la fin, le Rêve et le Cauchemar fassent leurs comptes : lequel des deux aura gagné ? « Poussière » est une fantaisie pleine de poésie et de tendresse sur ce qui nous prive trop souvent de sommeil pendant la nuit. L'artiste d'animation italienne Alessia Puli varie sa petite histoire au gré d'un rythme qui s'accélère progressivement : les deux tempéraments rivalisent de créativité pour prendre le dessus dans le sommeil de la jeune femme, dont l'espace mental se remplit de motifs, de fleurs, de créatures fabuleuses et même de quelques monstres effrayants - un crescendo qui se termine par une explosion de traits, de lignes et de formes qui frôle l'abstraction, avant que le film ne débouche sur une chute qui fait naître un sourire sur le visage. Les mots sont superflus dans cette histoire qui permet une lecture simple et universelle. La réalisatrice joue de manière fascinante avec cette simplicité, mais aussi avec le défi esthétique, superposant deux techniques, deux styles graphiques et deux palettes de couleurs pour distinguer les rêves de la réalité. Alessia Puli est animatrice 2D, réalisatrice et illustratrice. Elle s'intéresse entre autres à des thèmes tels que l'âge adulte, l'acceptation de soi, la tristesse et la dépression, qu'elle visualise avec une ironie amicale. Elle utilise de préférence l'animation traditionnelle, l'aquarelle et la ligne claire.