En 2009, après avoir marqué le cinéma de science-fiction avec Terminator (1984), Aliens le retour (1986), Abyss (1989) et Terminator 2 (1991), James Cameron entame un voyage vers une nouvelle planète avec Avatar. Visuellement révolutionnaire, le long métrage est la première pierre d’une épopée artistique et technologique qui va occuper le réalisateur pendant les deux décennies suivantes, lui qui a des envies d’un « ailleurs » extraterrestre depuis le collège…
En effet, pour le cinéaste canadien, la saga Avatar est le projet d’une vie. A la fin des années 60, il commence à imaginer les premières bribes de son aventure dans le monde des Na'vi. Fin 1994, avant même le tournage de son immense Titanic (1997) qui lui rapporte 11 Oscars, il couche sur le papier une première ébauche de l’univers de Pandora, présentant la faune, la flore, les personnages et les paysages de la planète. Et il attend patiemment que la technologie soit à la hauteur de son ambition, lui qui veut créer un environnement ultra-réaliste pour des protagonistes crédibles générés sans maquillage… En 2002, en découvrant le personnage de Gollum dans Le Seigneur des Anneaux : les Deux Tours, James Cameron sait que le moment est arrivé de concrétiser sa vision.
Il lance officiellement le projet en 2005, avec d’abord deux années de recherche & développement sur l’univers visuel et sur la technologie de performance-capture nécessaire à la concrétisation des images. Deux ans plus tard, les acteurs le rejoignent pour mettre en boîte leurs scènes, tournées dans un gigantesque plateau vide qui capte tous leurs gestes et leurs expressions. Et quand Avatar débarque enfin sur les écrans en 2009, les spectateurs découvrent un spectacle inédit dans l’histoire du cinéma, où la 3D est au service d’une expérience immersive et narrative unique, qui pourra explorer ce monde et ses habitant.es au fil des longs métrages. Le reste appartient à l’histoire…
Alors que le retour chez les Na’vis est proche, JustWatch vous propose son guide de la saga. Attachez vos ceintures : « Vous n'êtes plus au Kansas… vous êtes sur Pandora ! »
Avatar (2009)
La scène qui résume pour moi l’ambition et la révolution que représente Avatar (2009), c’est la découverte de Pandora à travers les yeux de Jake Sully (Sam Worthington). Ce militaire hémiplégique se voit offrir l’opportunité d’intégrer virtuellement le corps d’un hybride Na’vi (le peuple autochtone de la planète) afin d’explorer cet eldorado aussi luxuriant que dangereux dont les ressources sont convoitées par une grande corporation. Et c’est dans une forêt bioluminescente qu’il rencontre Neytiri (Zoe Saldaña), une guerrière qui va changer sa vision des choses et son allégeance… Comme son monde, l’alien bleue dégage une beauté à la fois étrange et sauvage, qui prend vie grâce à des effets visuels révolutionnaires.
Fouler le sol de Pandora, c’est la promesse et la grande force du film. La planète existe vraiment, de la moindre fougère au moindre insecte, et tout est tangible entre jungle, cascade, arbres géants, montagnes flottantes et vols à dos d’Ikrans…On pense aux univers fabuleux de Zak et Crysta dans la forêt tropicale de FernGully (1992), de Epic : La Bataille du royaume secret (2013), de John Carter (2012) aussi, mais avec un réalisme immersif encore jamais vu. Même dans un Star Wars. C’est bien simple : James Cameron semble avoir vingt ans d’avance sur tout le monde. Alors après, bien sûr, on pourrait réduire Avatar à un « Danse avec les loups intergalactique » ou un « Pocahontas dans l’espace ». Et lui reprocher un propos simpliste et manichéen. Mais ce serait oublier que le film est avant tout une fable épique, écologique et anti-impérialiste (Princesse Mononoké n’est pas loin) portée par un spectacle inédit capable de parler aux grands comme aux plus jeunes.
Avatar : la voie de l’eau (2022)
James Cameron avait promis un retour rapide sur Pandora. Les fans devront attendre 2022 pour découvrir Avatar : la voie de l’eau. Avec, là encore, une proposition visuelle inédite et sidérante. Dans cette suite, on quitte la jungle de Pandora pour découvrir une nouvelle région de la planète alors que le clan Sully (Jake est désormais un Na’vi à part entière) doit fuir le retour en force des forces armées terriennes. La famille trouve dès lors refuge sur le littoral, au sein de la tribu océanique des Metkayina. Mais les avatars de l’escouade lancée à leurs trousses vont venir mettre ce paradis maritime à feu et à sang…
James Cameron peut à nouveau témoigner ici de sa passion pour l’eau, lui qui plonge dès que possible dans les profondeurs pour livrer des documentaires comme Les Fantômes du Titanic (2003) ou Aliens of the Deep (2004). Les séquences aquatiques sont tout simplement ahurissantes, bien au-delà du spectacle proposé par Aquaman (2018) ou Black Panther 2 (2022). La narration, elle, évolue vers le drame familial : on quitte le voyage initiatique du premier opus pour une dynamique plus complexe entre Neytiri, Jake et leurs enfants qui emmène la franchise vers une saga intergénérationnelle. Avec, comme en 2009, un récit simple et écologique (et un peu long… 3h12 !) qui assume une certaine naïveté en décrivant la relation fusionnelle entre les Na’vis et les Tulkuns (les baleines de Pandora). Si vous avez aimé Le Chant de la mer (2014), Ponyo sur la falaise (2008) et Abyss (1989), n’hésitez pas à plonger !
Avatar : de feu et de cendres (2025)
Après la jungle et les océans, le troisième film de la saga explore les flammes. Attendu en décembre 2025, Avatar : de feu et de cendres poursuit l’exploration de Pandora, une planète que James Cameron souhaite présenter comme un monde global et complexe où les apparences, les cultures et les enjeux diffèrent. Avec pour la première fois, des Na’vi « méchants », du moins plus sombres que les clans présentés jusque-là. La tribu Mangkwan, ou Peuple des Cendres, vit ainsi sur des terres désolées entre le rougeoiement de la lave et le gris des poussières de volcans. Avec une philosophie plus agressive qui s’incarne dans la redoutable Varang, campée par Oona Chaplin (petite fille de Charlie Chaplin, révélée par Game of Thrones) qui apporte une nouvelle voix féminine puissante aux côtés de Zoe Saldaña, Sigourney Weaver et Kate Winslet. Et un récit traitant de la destruction et ses conséquences…
Encore très secret, le long métrage mettra Neytiri et Jake au second plan, l’histoire étant racontée du point de vue de l’un de leurs fils. Au vu des premières images, on sent également que Spider, le jeune humain adopté par les Na’vis, sera tiraillé entre ses deux cultures alors que son père a refait surface dans le film précédent. On pressent enfin que l’affrontement entre des idéologies Na’vi très différentes sera au cœur de l’histoire… Annoncé comme plus long que le précédent opus, Avatar 3 devrait assurément surprendre, James Cameron ayant teasé des choix narratifs très audacieux pour renouveler la franchise. Avant un Avatar 4 (2029) d’ores et déjà annoncé comme monumental qui fera un saut dans le temps, et un Avatar 5 (2031) totalement écrit mais pas encore tourné.
Et ça pourrait ne pas s’arrêter là, puisque parallèlement aux jeux vidéo et comics déjà disponibles, le réalisateur développe des idées pour des épisodes 6 et 7 ! Lui qui a grandi avec Star Wars et Star Trek devrait à son tour laisser une trace profonde dans la science-fiction.