Il y a Les Dents de la mer (1975), monumentale chasse au requin signée Steven Spielberg qui a créé et presque dévoré un genre simultanément. Et puis il y a les autres, qui ont tenté de suivre le sillage du long métrage, parfois avec inspiration (JustWatch vous propose une liste juste ici) mais le plus souvent en sombrant dans les profondeurs du Z. On appelle ça la sharksploitation, sous-genre du cinéma qui n’a cessé de proposer du mauvais voire du très mauvais au fil des décennies.
Faut-il pour autant rejeter ces productions au large ? Surtout pas, car au-delà du manque de moyens, de comédiens pas toujours inspirés et de studios opportunistes, il y a des idées follement barrées qui transcendent ces nanars aquatiques aux titres et aux affiches absolument mythiques. Le résultat n’est jamais au niveau du Jaws original (on est même à des miles et des miles nautiques de Spielberg). Il est au mieux raté et le plus souvent honteux, mais il fait de ces pépites nanardesques de vrais plaisirs coupables (et donc incontournables) prisés de tout amateur de films de requins qui se respecte -j'en fais partie- et qui recherche des films tellement mauvais qu’ils en deviennent géniaux.
Alors plongez avec JustWatch pour une sélection des pitchs les plus dingues, entre requins volants, requins géants, requins mutants et autres requins fantômes !
La saga Sharknado (2013-2018)
Quand Sharknado (2013) débarque, c’est une tornade inattendue qui s’abat sur le marché de la vidéo et du streaming. Le monde entier se prend de passion pour cette histoire de requins emportés par des vents violents et qui s’abattent sur la population tels des essaims aux dents acérés. Devant la caméra de Anthony C. Ferrante, Ian Ziering (ex-Beverly Hills) et Tara Reid (ex-American Pie) s’en donnent à cœur joie pour affronter les squales, notamment avec une tronçonneuse (si, si). Cinq suites verront le jour, à raison d’un film par an, et donneront à chaque fois une ampleur inédite au désastre, jusqu’à un voyage dans le temps dans le dernier chapitre, The Last Sharknado : It's About Time ! (2018). Pour ces six aventures de plus en plus élaborées (et WTF) et le phénomène qu’a été la saga pendant les années 2010, Sharknado mérite la première entrée de cette liste… à croquer.
Mega Shark vs. Giant Octopus (2009)
Neuf ans avant que Jason Statham n’affronte un mégalodon dans le spectaculaire En eaux troubles (2018), l’inénarrable studio The Asylum, spécialisé dans les nanars low budget, avait mis en vedette le requin géant dans Mega Shark vs. Giant Octopus (2009), lançant une « Meg Mania » dont nous ne sommes pas encore sortis. Comme son titre le laisse entendre, l’immense squale préhistorique affronte ici un poulpe démesuré et rien ne leur résiste : ni un sous-marin, ni une corvette de la Marine, ni un avion de ligne, ni le pont de San Francisco. Immédiatement culte grâce à une bande-annonce qui avait enflammé le Marché du Festival de Cannes (je peux en témoigner, j’y étais !) le film est devenu la figure emblématique du nanar à requins. Il a par la suite inspiré toute une saga en confrontant le Mega Shark à un Crocosaurus (2010), un Mecha Shark (2014) ou un Kolossus (2015). Autant de monstres géants qui ont par la suite été réunis pour fêter les 25 ans de The Asylum dans 2025 Armageddon (2022), qui est un peu le Avengers du studio. Petite reco au passage : ne loupez pas la « scène de laboratoire », totalement savoureuse tant elle est cheap. Deux blouses, quatre fioles fluo et on y est !
Sharktopus (2010)
Un mégalodon peut affronter un poulpe géant… Il peut aussi être croisé avec le céphalopode ! Le résultat ? Un hybride avec une gueule de squale mais d’immenses tentacules, baptisé Sharktopus (2010). Décidément, l’inspiration est sans limite quand il s’agit de repousser les frontières du genre, avec ici une ambiance proche d’un épisode du jeu vidéo Resident Evil, confrontant l’équipage d’un navire à la furie de la créature. Et si vous avez aimé, réjouissez-vous car deux suites ont été produites : Sharktopus vs. Pteracuda (2014) qui confronte le monstre à un mutant mi-ptérodactyle mi-barracuda, puis Sharktopus vs. Whalewolf (2015) qui invite une baleine-loup dans la partie. No limit, on vous dit ! Eric Roberts, pourtant comédien de talent et frère de Julia à la ville, s’est égaré dans cette production lunaire qui voit notamment le monstre attaquer la terre ferme en marchant sur ses tentacules. Fête folklorique, vacanciers en bronzette ou sauteur à l'élastique, rien ne lui résiste ! Et on rigole beaucoup.
L'Attaque du requin à 2 têtes (2012)
Au cinéma, c’est déjà difficile d’échapper à un requin à une tête. Alors imaginez faire face à L'Attaque du requin à 2 têtes (2012) ! Derrière ce concept barré, il y a encore le studio The Asylum (décidément), très inspiré quand il s’agit de s’amuser avec nos amis les squales. La production saupoudre le long métrage d’une tension supplémentaire en faisant s’enfoncer dans les flots l’atoll sur lequel les protagonistes (dont Carmen Electra) ont trouvé refuge. Oui, exactement comme dans La Saison des requins présent plus loin dans cette liste. A noter que The Asylum ne s’est pas arrêté en si bon chemin puisque plusieurs suites ont vu le jour, avec à chaque fois des gueules supplémentaires : L'Attaque du requin à 3 têtes (2015), L'Attaque du requin à 5 têtes (2017) et L'Attaque du requin à 6 têtes (2018). Qu’est-il advenu du requin à 4 têtes ? Mystère…
Sharks of the Corn (2021)
Dans les champs de maïs, il peut y avoir des extraterrestres (Signes, 2002), des enfants flippants (Les Démons du maïs, 1984), un labyrinthe sans issue (Dans les hautes herbes, 2019)... et -vous l’avez compris- des squales. Sharks of the Corn (2021) met donc en scène des requins qui se baladent entre les épis, sur fond de secte priant un dieu squale et de tueur en série qui utilise une mâchoire de grand blanc pour commettre ses méfaits. Si vous n’êtes pas convaincus par ce scénario, sachez que les effets spéciaux, la réalisation et le jeu des comédiens sont au diapason, transformant la proposition en gigantesque fourre-tout idéal pour une soirée nanar… ou en gloubiboulga tout simplement irregardable. Vous jugerez sur pièce. En attendant, on apprécie les clins d'œil aux Dents de la mer qui parsèment le film (avec un maire qui refuse de fermer le champ malgré les cadavres !) comme le nom de l’un des scénaristes, Steven Kang (rappelons que Children of the Corn est signé Stephen King).
Piranha Sharks (2014)
Vous pensez (à raison) qu’un grand blanc ne peut pas survivre en captivité ? Alors optez pour un mini ! Car dans Piranha Sharks (2014), les requins sont croisés, comme le titre l’indique, avec des carnivores d’eau douce. Idéal pour les aquariums, sauf quand le banc de mini-squales parvient à s’échapper dans le circuit des eaux de New York. Le cauchemar peut alors commencer, et plus aucun endroit n’est sûr, que ce soit votre piscine, votre baignoire ou vos toilettes ! Fauché mais sincère, le film -où l’on croise notamment Kevin « Hercule » Sorbo en maire de la Grosse Pomme- pourrait bien être le plaisir coupable des fans de Piranhas (1978) / Piranha 3D (2010), avec une petite touche de Le Blob (1988). Derrière la caméra, on retrouve un spécialiste des mockbusters, Leigh Scott, à l'œuvre notamment sur Transmorphers / Robot War (2007).
Shark Exorcist (2015)
Impossible de résister au pitch de Shark Exorcist (2015), dont la bande-annonce multiplie les slogans de génie (« Satan has jaws » / « Satan a des mâchoires » ou encore « The only thing more terrifying than a shark in the sea… is a shark in a she » / « Plus terrifiant qu’un requin dans l’océan… c’est un requin dans une femme ») ! Il est donc ici question de possession squalesque, qui transforme une jeune femme en monstre assoiffé de sang après une attaque de requin démoniaque (il a les yeux jaunes et luisants, ça aide pour le reconnaître). Face à la menace, oubliez les chasseurs de requins : c’est bien un prêtre exorciste qui pourra affronter la bête, sans harpon mais avec sa Bible, son crucifix et son eau bénite. Si vous aimez les films d’exorcisme (L’Exorciste, L’Exorcisme d’Emily Rose, Conjuring, L’Exorciste du Vatican...) et que vous pensiez avoir tout vu dans le genre, voilà un long métrage à ajouter à votre watchlist.
Ouija Shark (2020)
Le requin-tueur de Ouija Shark (2020) n’a même pas besoin d’eau pour attaquer ses proies. Libéré par un groupe d’amies après une séance d’occultisme sur une planche de ouija trouvée sur la plage, l’esprit du squale maléfique rôde dans la ville et dans la forêt, prêt à croquer n’importe qui. Seul un spécialiste des sciences occultes saura pénétrer dans le royaume du requin pour contrecarrer les plans de ce fantôme aux dents longues… Avec cette version squale de Ouija (2014) et Ouija : Les Origines (2016), on réinvente le thriller paranormal et les légendes urbaines pour un résultat forcément improbable. Ce film, ça pourrait presque être un épisode de Chair de Poule, le talent en moins et l’humour noir en plus.
Ghost Shark (2013)
Les requins fantômes (ou Chimaeriformes) existent vraiment : c’est un ordre de poissons, cousins des requins, vivant dans les abysses. Refermons la parenthèse zoologique. Au cinéma, le Ghost Shark (2013) est bien différent et bien plus improbable, puisqu’il s’agit d’un squale ectoplasmique capable d’attaquer en mer comme sur la terre ferme. Il lui suffit en effet d’une petite flaque d’eau pour émerger et croquer les malheureux et malheureuses qui se trouvent à portée de mâchoires. Piscine, baignoire, seau d’eau : vous n’êtes à l’abri nulle part ! Pensez à vérifier votre verre la prochaine fois que vous sirotez un cocktail au soleil, on ne sait jamais. En tout cas, on survalide cette proposition fantastico-horrifico-nanardesque, qui risque de provoquer chez vous plus de rire que de peur.
Sharkenstein (2016)
« Il est vivant !!! » Et il n’est pas très joli. Mais qu’importe, Sharkenstein (2016) a toute sa place dans cette collection puisqu’il est le fruit de l’expérience d’un savant fou qui s’est mis en tête de créer le requin parfait à partir de morceaux de requins tueurs et d’êtres humains. Et évidemment, la créature suturée (on n’avait jamais vu un aileron comme celui-là !) finit par s’échapper et à semer la panique… Pour notre plus grand plaisir. Et celui d’Eric Roberts, qui est soit fan de sharksploitation, soit en arriéré d’impôts. Quoi qu’il en soit, on ne peut qu’applaudir devant cette idée de croiser le film de requin et le chef d'œuvre gothique de Mary Shelley. Surtout quand le monstre est ramené à la vie à grands renforts d’éclairs façon Frankenstein (1931) ou qu’il montre ses deux gueules, humaine et squalesque. L’année où sort justement un nouveau Frankenstein (2025), c’est peut-être le moment de regarder du très bon signé Guillermo Del Toro et du très mauvais mais drôle avec Sharkenstein.
Sharkman (2005)
Dans Sharkman (2005), un scientifique injecte des cellules-souches de requin-marteau à son fils malade pour le sauver d’une maladie incurable… et l'utilise pour se venger des médecins qui n’ont pas réussi à le sauver cinq ans plus tôt ! Ce pitch improbable bénéficie d’une mise en image plutôt qualitative dans le genre, avec des décors auxquels on croit (c’est rare qu’un laboratoire ressemble à un vrai laboratoire dans les nanars à squales !) et des effets spéciaux pas trop honteux. Mêlant film de requin et body-horror avec une mutation façon La Mouche (1986), cette série B- propose notamment un cabotinage en règle de Jeffery Combs (à nouveau savant fou après la saga Re-Animator) et une scène d’accouchement vraiment moche. C’est très drôle quand on regarde ce spectacle au second (voire troisième) degré !
Land Shark (2020)
Manipuler l’ADN d’un requin pour créer la créature la plus puissante et résistante du monde, était-ce une bonne idée ? Assurément non, puisque le monstre indestructible, en mutation génétique permanente, va échapper à ses créateurs et apprendre à nager… dans la terre. Avec son petit côté « Tremors (1990) rencontre Peur bleue rencontre Jurassic World (2010) rencontre Godzilla (2014) », Land Shark (2020) se sert à peu près partout, avec évidemment beaucoup moins de talent que ses inspirations. Bref, du bon gros nanar au pitch fou mais qui se prend peut-être un peu trop au sérieux pour créer une totale adhésion au mantra « so bad it’s good / tellement mauvais qu’il en devient bon ».
Sand Sharks : Les Dents de la plage (2011)
Dans Sand Sharks (2011), les requins peuvent se déplacer dans le sable. C’est marqué dans le titre. De quoi compromettre n’importe quelle bronzette au bord de l’eau et surtout un spring break qui va tourner au bain de sang, sous les yeux de Corin Nemec, inoubliable Parker Lewis de la série culte. Au casting de cette improbable proposition où les créatures peuvent surgir de partout (sauf sous les rochers), on retrouve également Brooke Hogan, la fille de la légende du catch Hulk Hogan, et un certain Edgar Allan Poe IV, descendant direct du célèbre auteur fantastique. Qu’aurait pensé son illustre aïeul d’un film où les squales « nagent » dans la terre, telles des taupes affamées ?
Avalanche Sharks : Les dents de la neige (2014)
Après les dents de la plage… place aux dents de la neige ! Vous pensiez être tranquilles en partant skier le temps d’un sympathique springbreak ? Pas de chance, la montagne a libéré une horde de requins préhistoriques qui nagent dans la poudreuse comme leurs congénères le font dans l’océan. Dès lors, personne n’est à l’abri des Avalanche Sharks (2014) au savoureux sous-titre français. Un délire totalement assumé qui vous fera voir les sports d’hiver autrement. On parie même que vous y penserez en scrutant les pentes enneigées la prochaine fois que vous serez sur un télésiège ! Dans le même genre, vous pourriez être tentés par Ice Sharks: Requins des glaces (2016) qui présente des squales qui prennent d’assaut la banquise arctique. Mais en termes de pitch WTF, on a quand même une petite préférence pour nos squales adeptes des pistes rouge sang.
Sharkansas Women's Prison Massacre (2015)
Komodo vs. Cobra (2005), Piraconda (2012), DinoGator (2024)... Autant de nanars à créatures à mettre au crédit de Jim Wynorski, artisan prolifique de la série B et Z qui tourne aussi des productions de charme sous pseudo. En 2015, le réalisateur était visiblement dans sa période squales, puisqu’il signe coup sur coup Shark Babes et Sharkansas Women's Prison Massacre. C’est ce deuxième film qui nous intéresse plus particulièrement, puisqu’il croise le film de prison/évasion (de femmes en tenues légères) et le film de requins (préhistoriques, à piquants et capables de se déplacer dans l’eau comme dans la terre). Absurde et fauché, le long métrage brille par son intrigue surréaliste et ses dialogues lunaires. Si on accepte de rentrer dans le délire Sharkansas, la soirée peut-être réussie. Sinon, elle semblera longue, très longue…
Roboshark (2015)
50% squale, 50% machine, 100% nanar ! Rencontre improbable (ce mot revient décidément beaucoup dans cette sélection…) entre Robocop (1987), Predator (1987), E.T. l’extraterrestre (1982) et un nanar low cost, Roboshark (2015) nous présente donc un requin-robot. En réalité, c’est une sonde alien qui a « contaminé » le prédateur, le transformant en monstre d’acier inarrêtable… même pour l’armée américaine. Car ni un hydravion, ni une piscine, ni un centre commercial, ni un Starbucks, ni un sous-marin ni même la Space Needle de Seattle ne vous protégeront de la créature qui ne cherche qu’une seule chose : rentrer chez elle ! Elle aime bien aussi, à l’occasion, se balader sur les réseaux sociaux et communiquer avec les humains (d’ailleurs, pendant la diffusion à la télévision, un compte Twitter Roboshark interagissait en direct avec les téléspectateurs !). Délire assumé dans la veine de Robocroc (2013), le film mise sur l’humour et se moque ouvertement des réseaux et des géants du digital.
Shark Side of the Moon (2022)
Quand ils ont signé leur légendaire album The Dark Side of the Moon en 1973, le groupe Pink Floyd n’imaginait pas que cela allait inspirer un film de requins ! Et pourtant… Dans Shark Side of the Moon (2022), il est bien question de la Lune où vit une civilisation de squales humanoïdes (des hybrides créés génétiquement mais dont l’URSS s’est débarrassé dans l’espace… cette phrase n’a aucun sens, j’en ai conscience !). Les créatures, qui évoquent le rigolo King Shark de The Suicide Squad (2021), sont ici beaucoup moins sympathiques et se mettent en tête de croquer l’équipage d’une navette spatiale pour protéger leur territoire. Le projet, version nanar du film d’horreur Apollo 18 (2011), est tamponné The Asylum, gage de « qualité » s’il en est dans l’univers de la sharksploitation. Préparez-vous au décollage, vous n’êtes pas prêt.es !
Super Shark (2011)
Vous connaissez forcément John Schneider. Si vous avez grandi dans les années 80, il était Bo Duke dans la série Shérif, fais-moi peur (1979). Et si vous êtes de la génération 2000, il a incarné Jonathan Kent dans Smallville (2001). Après avoir vu Super Shark (2011), vous vous souviendrez de lui en héros confronté à un gigantesque super-requin mutant (le titre ne ment pas sur la marchandise), capable de résister aux balles et de se déplacer sur terre et dans les airs. Même un tank (dans une séquence d’anthologie si on aime les effets visuels approximatifs) n’en vient pas à bout, c’est dire ! Ce délire assumé est proposé par le très prolifique Fred Olen Ray, qui tourne tout ce qui lui passe sous la main et par la tête, notamment les bien nommés Piranha Women (2022) et Des serpents à bord (2009, qui transpose Des Serpents dans l’avion dans un sous-marin). Si vous n’avez jamais vu un squale volant attaquer un concours de bikinis, Super Shark est fait pour vous !
Cocaine Shark (2023)
Attention, il y a tromperie sur la marchandise ! Là où on attendait un délire à la Crazy Bear (2023) avec un requin dégénéré à l’appétit décuplé par une prise accidentelle de substances illicites, on a « seulement » un film de requin-mutant. Il ne faut donc pas se fier au titre et à l’affiche de Cocaine Shark (2023) qui n’a qu’un lien lointain avec le trafic de stupéfiants : en l'occurrence, les bestioles, sorte de croisement entre squales et crustacés, produisent une substance addictive revendue par un baron de la drogue. Et quand elles s’échappent de son laboratoire secret, le massacre peut commencer. On est donc déçu, forcément, par cette promesse non-tenue. Mais le film surprend, tout de même, grâce à des requins-crabes au design et à l’animation en stop-motion (image par image) façon Ray Harryhausen (Le Septième Voyage de Sinbad, Le Choc des Titans) du pauvre. Pas de quoi effacer la déception, mais une démarche surprenante dans un film qui comblera les amateurs de vrais nanars.
Alien Shark (2022)
On connaissait le requin blanc, on ne connaissait pas encore le requin aux yeux verts (fluo). C’est chose faite avec Alien Shark (2022) qui, comme son titre l’indique là encore -c’est l’avantage avec les films de requins, les intitulés sont toujours extrêmement précis et clairs sur la promesse- fait venir la menace de l’espace avec des méchants extraterrestres qui vont manipuler et télécommander un squale grâce à leur technologie de contrôle mental… mais aussi des humains et un petit chien, tous transformés en machine à tuer. Qu’on se le dise, RIEN n’a de sens ici ! Mais est-ce qu’on cherche de la cohérence quand on décide de lancer un film intitulé Alien Shark ? On veut juste voir un grand n'importe quoi, et le film y répond avec une attaque de chien-requin en prime !
L'Empire des requins (2017)
Croiser un univers à la Waterworld (1995) et le film de requins, il fallait y penser ! Pour ça, on peut compter sur l'imagination du studio The Asylum (encore lui !) qui propose L’Empire des requins (2017), un monde où l’eau recouvre l’intégralité du globe et où les survivants tentent d’échapper à un dictateur aquatique capable de contrôler les requins. Tel un Jules César post-apocalyptique, il envoie ses légions de squales sur quiconque défierait son pouvoir. L’avenir de la Terre va dépendre d’une mystérieuse dresseuse de requins, seul espoir contre le tyran. Dans le même genre, vous pourriez aimer Planète des requins (2016), premier volet de ce diptyque improbable où le méchant est… un requin Alpha qui dirige les squales contre les humains façon La Planète des Singes (2001). À défaut d’être réussi (les effets visuels sont mémorablement cheap), cet univers a le mérite de l’originalité dans la sharksploitation. Et de célébrer Waterworld (que j’adore).
Atomic Shark (2016)
« The coast is toast » (qu’on pourrait traduire par « la côte est cuite ») : ce savoureux slogan est celui de Atomic Shark (2016), variation du film de requins façon arme de destruction massive. Car dans ce film, le squale est radioactif et promet un été brûlant aux baigneurs de San Diego qui prennent carrément feu au contact de l’animal. Un conseil, si vous voyez un aileron rouge vif surgir au milieu des vagues, éloignez vous du bord ! Si vous aimez les films de requins mutants (un sous-sous genre de la sharksploitation, donc), cette tentative devrait répondre à vos attentes avec le combo habituel de la sharksploitation : effets visuels médiocres / scénario bâclé / acteurs à la dérive. On appréciera également la scène gore et cartoon du restaurant qui voit des clients exploser après avoir consommé du poisson contaminé.
Shark Island (2012)
C’est vrai que le titre français de ce film, Shark Island (2012), est somme toute assez classique et ne semble pas annoncer un pitch mémorable. Le titre original, Shark Week, est dès lors bien plus adapté puisque le long métrage réunit sept mannequins sur une île isolée pour un shooting-photo : ils/elles ne se connaissent pas et ils/elles ont une semaine pour survivre aux pièges mortels concoctés par un mystérieux tueur qui se cache parmi eux et aux centaines de squales qui rôdent. Sur le papier, ça ressemble un peu au croisement entre Saw (2003) et le film de requins. Mais aussi au récent Dangerous Animals (2025) qui mêle sharksploitation et serial killer. La ressemblance s'arrête là, et on a ici un nouvel exemple de visionnage à réserver aux amateurs de jeu approximatif, de budget minimaliste, de jolis panoramas exotiques… et de thrillers involontairement comiques.
La Saison des Requins (2020)
Vous pensiez bien connaître la filmographie de Michael Madsen, de Reservoir Dogs (1992) à Kill Bill (2004) ? Pourtant, vous n’avez sans doute pas vu La Saison des Requins (2020) dans lequel le comédien américain, décédé en juillet 2025, s’est illustré. Il joue ici un petit rôle, conseillant à distance trois kayakistes coincés sur une petite île cernée par un grand requin blanc. La subtilité de cette histoire ? L’archipel s’enfonce dans les eaux et nos plaisanciers seront bientôt à la merci du squale. Cela rappelle évidemment les prémisses du solide Instinct de survie - The Shallows (2016) avec Blake Lively… mais en plus nanardesque. Et pour cause, on est une nouvelle fois ici face à une production The Asylum. Résultat ? Les performances des comédiens sont très légères et les images de requins sont reprises de documentaires (on appelle ça des « stock shots »). Restent de beaux paysages et un synopsis sympa.
Zombie Shark (2015)
Sans surprise, un requin mort-vivant n’est pas très différent d’un squale normal : il nage et il mange. Beaucoup. C’est ce que vont découvrir les protagonistes de Zombie Shark (2015) quand les monstres créés dans le cadre d’une expérience scientifique commencent à ensanglanter leurs vacances de rêve sur une île paradisiaque. Et comme tout bon zombie qui se respecte, la moindre morsure des créatures va contaminer les humains. Un film qui devrait enchanter celles et ceux qui ont apprécié le requin mort-vivant de la production Netflix Zom 100 : La liste de la mort (2023) ou l’affrontement sous-marin entre un zombie et un (vrai !) requin dans le cultissime L'Enfer des zombies (1979).
Bloody Waters : Eaux Sanglantes (2010)
Le titre de ce film est presque décevant en comparaison des œuvres qui composent cette liste. Mais si on vous dit que Bloody Waters : Eaux Sanglantes (2010) a pour titre original Dinoshark, vous comprendrez qu’il occupe une place de choix dans cette sélection aux dents longues. Libéré du bloc de glace dans lequel il était retenu prisonnier (et congelé), un requin préhistorique (plus précisément un hybride squale-pliosaure) va semer la panique sur les côtes. Il faut dire qu’après cette longue hibernation, la bestiole est affamée. Sortez les jet ski et les grenades, la chasse est ouverte ! Avec comme toujours, un raz-de-marée d’effets spéciaux approximatifs et d’interprétations bancales, mais un réel délire communicatif.
90210 Shark Attack (2015)
Film de requins + malédiction, ça existe ! En même temps, après des zombies, des fantômes et des mutants, on n’est plus à ça près… La preuve avec 90210 Shark Attack (2015) qui voit de jeunes gens massacrés les uns après les autres à Beverly Hills (oui, c’est bien le même code postal que la série-culte des années 90). Tout laisse penser à des attaques de requins : pourtant les victimes ont été tuées à terre. La réponse à cette énigme qui aurait laissé pantois Les Experts se trouve dans une dent de requin blanc maudite, qui transforme sa porteuse en squale affamé. Ambiance téléréalité, acteurs quasi-amateurs et effets visuels ignobles, oui. Mais pitch de fou !
Sky Sharks (2020)
Qu’y a-t-il de plus dangereux qu'un requin zombie ? Plusieurs requins zombies volants créés et contrôlés par des Nazis pour prendre le contrôle du monde 70 ans après la Seconde Guerre mondiale ! La menace vient du ciel dans Sky Sharks (2020), et le délire est total puisqu’il mélange à peu près tout ce que les autres films du genre ont exploré. On retrouve aussi ici la vibe qui anime des films de la nazisploitation, comme Dead Snow / Dead Snow 2 (2009 / 2014), Nazis au centre de la Terre (2012) ou Iron Sky / Iron Sky 2 (2012 / 2019). Quand deux sous-genres aussi prolifiques et délirants se rencontrent, le résultat ne peut être qu’incontournable. Alors oui, c’est n’importe quoi, mais franchement, qui s’en plaindrait ?
Les Dents de la mer 4 : La Revanche (1987)
Oui, le dernier (et nanardesque) chapitre de la saga engendrée – malgré lui – par Spielberg mérite sa place dans cette liste. Pourquoi ? Parce que Les Dents de la mer 4 : La Revanche (1987) n’est pas un film de requins classique. On pourrait même dire que son pitch est surréaliste après des Dents de la mer 3 qui misaient sur un requin en relief et lâché dans un parc aquatique. Mais dans le dernier opus, on atteint des sommets avec un squale piloté par la vengeance : en effet, il attaque uniquement les membres de la famille Brody, qu’il traque jusque dans les eaux chaudes des Bahamas (où un grand requin blanc ne peut pas survivre). Et il grogne. Michael Caine, illustre comédien égaré dans cette production improbable, ne retiendra qu’une seule chose du tournage : la maison qu’il a pu offrir à sa maman grâce à son cachet ! Bref, un nanar culte.
Big Shark (2023)
Si le nom de Tommy Wiseau vous dit quelque chose, alors vous connaissez la patte de celui qui est considéré comme l’un des pires (le pire ?) cinéastes de tous les temps. Si vous ne connaissez pas encore, on vous invite à jeter un œil à The Room (2003), son « chef d’œuvre » entré au panthéon des réalisations les plus ratées de l’histoire (au point que James Franco signe un film sur le film en 2019 avec The Disaster Artist). Quel rapport avec les squales me direz-vous ? Eh bien sachez que Tommy Wiseau a réalisé il y a peu SON film de requin. Avec, comme toujours, une omniprésence devant et derrière la caméra puisqu’il officie comme acteur, réalisateur, scénariste et producteur. Ça s'appelle Big Shark (2023), et ça raconte comment un gigantesque prédateur s’attaque à la ville et aux bayous de La Nouvelle Orléans après une crue. Dans le plus pur style Wiseau (montage bancal, dialogues ineptes, effets spéciaux inaboutis), le film est à prendre comme une vraie expérience au pays du nanar, à vivre impérativement collectivement. Seul, c’est difficile mais en groupe, c’est un pur bonheur. Notamment la chanson de la parade finale…